Traitement du cancer de la prostate et sexualité.
Publié le 19 Mars 2013
Les nouveaux traitements du cancer de la prostate sont en pleine expansion. Pour nombreux urologues ces techniques sont encourageantes, et donneraient moins de séquelles sur le plan de la continence urinaire ou sur la sexualité. Attention ! Ces techniques sont assez récentes et ces effets secondaires doivent être ré évaluer à plus long terme.
Vous trouverez ici un document à télécharger qui date un peu ( 2006) mais qu'il est bon de relire.
Sur les techniques plus anciennes que sont la chirurgie, la radiothérapie, et la curie thérapie, les patients, lorsqu'ils le pouvaient, choisissaient parfois la radiothérapie ou la curiethérapie, car supposées moins agressives sur la sexualité. En fait c'est la sexualité à court terme qui est souvent citée, mais à moyen et long terme les différences ne sont plus significatives.
"... détérioration tardive de la fonction sexuelle chez les patients traités par radiothérapie conformationnelle ou curiethérapie. Si les premiers mois sont donc favorables en terme de fonction érectile pour les patients traités par radiothérapie ou curiethérapie, les différences avec la chirurgie s’amendent après 3-5 ans. Ceci est à prendre en compte lors de la discussion avec le patient."(sic)
Dans cet article, il y est précisé que la méthode plus récente (HIFU HIGH INTENSITY FOCUSED ULTRASOUND) n'est pas exempt d 'effets secondaires sur le plan de la sexualité surtout si le traitement n'est pas localisé.
Certains urologues continuent ainsi à préconiser un dépistage précoce afin de détecter de petite tumeurs, d'augmenter ainsi la proportion des traitements focalisés et tenter d'éviter de léser les nerfs érecteurs. Ce raisonnement est très critiqué par le monde médical car beaucoup de cancers de la prostate seraient non agressifs et sur-diagnostiqués. De plus la prudence est de mise car si les effets sur la sexualité dans le cas de traitements focalisés semblent moins importants (à court terme), il faut réévaluer ces effets à moyen et à long terme, comme on l 'a fait pour la curiethérapie et radiothérapie.
Pour résumer, il semblerait qu'à moyen et long terme, les conséquences (négatives) sur la sexualité sont quasi identiques dans la chirurgie, la radiothérapie, le curiethérapie.
Concernant les autres techniques, "nouvelles", attendons des études supplémentaires afin de ne pas minimiser leur impact. A ce stade accélérer et intensifier le dépistage pour traiter de petits cancers curables par ces nouvelles techniques, est donc très discutable.
- Lire aussi l'article sur le sur-diagnostic du cancer de la prostate : cliquez ici.
- Lire aussi : http://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/cancerologie/la-taille-du-penis-victime-de-traitements-du-cancer-prostatique#.UOV4VKFBu5o.twitter
- Un rappel : dépistage par PSA, la controverse.
Dr F Dussauze médecin généraliste 92 1 14562 9
Conflits d’intérêts : l’auteur n’a pas transmis de conflits d’intérêts concernant les données diffusées dans cette interview ou publiées dans la référence citée.
Cet article est issu d’une expérience de terrain, il existe d’autres produits, et d’autres protocoles de prise en charge